De l’argent pour nous rendre libres et heureux

Imaginez que vous imaginiez une société dans laquelle chacun reçoit pour vivre un revenu sans aucune condition (ni de ressources, d’activité ou d’inactivité, ni de charge familiale…) ni contrepartie (travailler ou se retirer du marché de l’emploi, par exemple). Un revenu inconditionnel pour permettre à chacun de ne pas connaître une situation de pauvreté et de s’émanciper du salariat.

Vous pouvez imaginer, bien sûr, la somme de questions que cela engendre et le nombre d’objections que cela suscite. Baptiste Mylondo, du collectif Pour un revenu social, nous a conviés, mercredi 6 mai, lors de l’apéro-découverte organisé par Locaux Motiv’, à voyager dans cette société qu’il considère comme possible à advenir à l’heure actuelle en France et qui ne dépend seulement que de la volonté politique. Il estime, en effet, que la création de richesses est suffisante et que les moyens techniques sont à notre disposition.

Un revenu de base, oui, mais à combien ?

Alors à droite comme à gauche, on spécule sur l’impact d’un tel revenu sur notre économie. A droite, l’objectif est de parvenir au plein-emploi, de casser ce chômage en versant aux travailleurs un montant de revenu suffisamment bas ou insuffisamment élevé pour qu’ils acceptent ces emplois non rentables au Smic. Son montant s’élève alors à 500 €/mois. A gauche, le revenu inconditionnel est censé lutter contre les inégalités en permettant aux plus pauvres de sortir de leur condition et, à chacun, d’avoir accès aux biens et services essentiels (980 €/mois, soit 60 % du revenu médian). Deux conceptions radicalement différentes du développement de la société française et du rôle des citoyens, que le spectre des divers fondements attribués au revenu inconditionnel vient illustrer.

Revenu citoyen ou revenu de citoyenneté ?

Du côté libéral, il serait un moyen de simplifier notre système redistributif, en rassemblant toutes les prestations en une seule. Une manière plus simple, donc, nous dit Baptiste Mylondo, de maintenir les inégalités. A gauche, la revue Multitude, justifie ce revenu minimum en raison du chômage et en considérant qu’il n’est plus possible d’offrir un emploi à tout le monde. Pour Baptiste Mylondo, ce revenu trouve son fondement principal dans notre condition de citoyen. « Un revenu de citoyenneté active », comme il le qualifie. S’impliquer dans la chose publique ou contribuer au bien commun exigent de nous citoyens du temps, temps libéré par ce revenu qui nous sort de la nécessité.

Un revenu pour tous, c’est bien, mais qui le finance ?

Quatre scénarios nous sont présentés reposant chacun sur quatre sources de financement possible. En premier lieu, la création monétaire. On fait tourner la planche à billets et la roue de la fortune en même temps. Deuxième possibilité, on augmente la TVA[1]. Mais là, encore, on fait tourner la spirale de l’inflation. Plus on augmente les prix, plus le revenu inconditionnel augmente, plus on consomme, moins on s’en sort. En troisième piste, on a la taxation des transactions financières (la taxe Tobin, par exemple) ou l’écotaxe. Alors là, c’est aussi incohérent que de fonder le financement du revenu sur la consommation ou la croissance productive. Il s’agirait d’asseoir le système de financement sur la spéculation. Enfin la quatrième voie que propose Baptiste Mylondo et son collectif semble la plus en cohérence avec la société que nous essayons d’imaginer depuis le début. L’imposition des revenus du travail et la taxation du patrimoine, avec l’incontournable nécessité de revoir la progressivité de l’impôt, afin que chacun participe à l’effort collectif pour pouvoir en percevoir les fruits.

Revenu inconditionnel

Un revenu pour une société différente

Alors résumons-nous. Mettre en place le revenu inconditionnel on peut, et nous voilà des citoyens qui disposons de temps ! Mais pour poursuivre cette révolution mentale que l’instauration du revenu inconditionnel entraîne chez chacun de nous, reprenons les fondamentaux sous-tendus pour ne pas sortir de cet article en pensant que tout cela, c’est bien beau, mais que ça n’est pas la vraie vie. Tout d’abord, en paroles liminaires, devant un changement de cette ampleur, il faut savoir raison garder et s’obliger à ne pas continuellement essayer de plaquer nos schémas de pensée actuels sur l’après-instauration du revenu inconditionnel. Il est impossible aujourd’hui de mesurer l’impact sur nos comportements et nos mentalités. En outre, la force du discours politique qui accompagnera cette réforme participera à l’orientation des comportements.

En second lieu, nous sommes dans un jeu de dominos. Jouer une pièce seule n’a aucun sens. Ce revenu est là pour nous amener vers une autre société, une société qui ne se fonde plus sur les inégalités ni sur la croissance matérielle et économique. Enfin, une société dans laquelle les conceptions du travail et du temps libre sont revisitées.

Des citoyens libres et heureux

Le revenu inconditionnel n’est pas là pour nous rendre oisifs. Il vient mettre un terme à cette société qui fait de l’emploi sa seule porte d’entrée et la seule source de lien, de reconnaissance et d’utilité sociale pour les personnes. Il nous invite donc à repenser le salariat et sa dimension aliénatrice. Baptiste Mylondo propose une définition positive de l’utilité sociale, qui veut que « toute activité, décidée par la personne, est utile dès lors qu’elle n’a pas été jugée nuisible par la collectivité ». L’article 4bis de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 en quelque sorte[2]. Un droit à choisir la manière d’utiliser son temps, car, dans cette société que nous nous sommes efforcés d’imaginer, le travail sera rémunéré à son juste prix et le temps libre sera considéré à sa juste valeur. Quelqu’un a levé la main contre ?

Pour poursuivre la réflexion

  • Philippe van Parijs et Yannick Vanderbroght, l’Allocation universelle, La Découverte, 2003.
  • « Un revenu pour exister », revue Mouvements, n° 73, 2013.
  • Baptiste Mylondo, Pour un revenu sans condition, Utopia, 2012.

[1]    Taxe sur la valeur ajoutée.

[2]    « Art. 4. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. »

Mozaïk RH, une passerelle entre les jeunes talents et les entreprises

Mozaik RH friseMozaïk RH a été créée il y a sept ans à Paris. L’ouverture de l’antenne lyonnaise remonte à quatre ans et compte aujourd’hui trois salariés, un stagiaire et une personne en service civique. En parallèle, elle fait appel à 25 bénévoles consultants en ressources humaines. Mozaïk RH est un cabinet de recrutement atypique, puisqu’il s’agit du premier cabinet de recrutement associatif spécialisé dans la promotion de la diversité et de l’égalité des chances, qui agit pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes talents des quartiers populaires. Mozaïk RH accompagne ces jeunes diplômés à l’aide d’ateliers de techniques de recherche d’emploi, du parrainage ou de sa cévéthèque accessible à plus de 300 entreprises partenaires.

Quelles sont vos actions pour contrer les discriminations à l’embauche ?

La loi du 16 novembre 2001 relative à la lutte contre les discriminations égrène les critères discriminants[1], parmi lesquels le lieu de résidence, ajouté récemment. On constate des discriminations directes et indirectes dans les processus de recrutement. Dans le contexte actuel, le chômage dans les zones urbaines sensibles atteint 45 %, soit deux fois la moyenne nationale.

Mais il n’y a pas de fatalité à tout cela. A l’aide de nos programmes d’accompagnement, on suit des jeunes qui ont perdu confiance en eux ou manquent d’accès à l’information qui leur permet d’avoir les meilleures chances sur le marché de l’emploi, afin d’élaborer et de réaliser un projet professionnel qui soit à la hauteur de leurs attentes et surtout de leurs compétences.

Comment fonctionne le recrutement à Mozaïk RH ?

Comme tout cabinet, Mozaïk RH publie ses offres à pourvoir ou utilise l’approche directe pour les profils les plus compliqués à trouver. Dans les deux cas, la différence et la plus-value de Mozaïk RH consistent en son choix d’ancrer ses partenariats dans les quartiers populaires, là où peu de cabinets de recrutement classiques travaillent.

Qui sont vos partenaires ?

Nous travaillons avec des structures d’insertion, des associations de quartier, des Points jeunesse, des écoles et universités, des entreprises, et les synergies nous placent dans une dynamique de complémentarité avant tout. Les Missions locales, par exemple, qui travaillent également sur l’accompagnement des jeunes, nous orientent les profils diplômés de bac + 2 minimum et invitent leurs candidats à frapper à notre porte lorsqu’ils souhaitent entrer en contact avec un cabinet ayant à la fois l’expertise jeunes diplômés et la vision pragmatique du monde de l’entreprise.

Nous sommes également en lien avec les universités de Lyon, où nous nous rendons régulièrement à des forums, afin à la fois de proposer nos offres à pourvoir et de conseiller les jeunes présents sur leurs outils de recherche (CV, lettre de motivation) mais aussi sur leur stratégie (réseaux sociaux, marché caché) et leur posture en entretien.

Du côté des associations, nous sommes en lien avec des structures qui œuvrent pour l’insertion professionnelle des jeunes des quartiers (Nes&cité) ou des jeunes en situation de handicap. Mozaïk RH possède également sa cellule « travailleurs en situation de handicap ». Nous nous réunissons à l’occasion d’évènements, nous nous retrouvons dans des collectifs pour l’emploi pour discuter de problématiques autour de ces questions d’actualité. L’objectif étant d’apporter chacun notre regard, qui est différent, mais très souvent complémentaire, et de repartir enrichis de nouvelles idées et pratiques.

Dans votre rapport d’activités, vous évoquez, pour l’entreprise « l’enjeu de la diversité », de quoi s’agit-il ?

La diversité est une source de bénéfices pour l’entreprise, mais pas uniquement monétaire. Une entreprise pense le plus souvent minimiser ses risques en embauchant des gens qui leur ressemblent. Or, ouvrir son processus de recrutement à des personnes ayant un profil différent du profil généralement recruté ou qui n’ont pas les mêmes origines sociales ou culturelles s’avère être un véritable facteur de créativité, de nouveauté, et donc de bénéfices pour l’entreprise.

Aujourd’hui, il y a 400 000 postes qui sont non pourvus par an, ce qui montre bien le besoin de créer certaines passerelles pour y remédier. Par sa mission, Mozaïk RH a des retombées sur l’intérêt général (son impact social est mesuré à l’aide du SRI, social return on investment) et contribue à la valorisation de la diversité dans le monde de l’entreprise. Chacune des activités de Mozaïk RH est conçue de manière à faire évoluer les représentations et les préjugés qui influencent le recrutement.

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En 2014, Mozaïk RH a accompagné plus de 10 000 candidats et réalisé 2 500 placements en entreprises à l’échelle nationale. Quant à l’antenne lyonnaise, elle a accompagné en 2014 près de 200 bénéficiaires et placé 55 d’entre eux sur un emploi, une alternance ou un stage. L’antenne a pour objectif de continuer sur cette voie en 2015, grâce à ses nouveaux partenariats régionaux et à l’élaboration de projets toujours plus ambitieux !

 

 

[1] « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur lieu de résidence, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »

Rapport d’activités 2014 : une année riche pour Locaux Motiv’

En près de quatre ans d’existence, l’association a gagné en maturité.

L’année 2014 a été marquée par une belle dynamique : nouvelles coopérations entre résidents, amélioration des capacités d’accueil, développement des temps d’animations et d’ouverture sur le quartier, création d’un poste de chargée de développement…

Retrouvez l’intégralité du rapport d’activités 2014 à télécharger en pdf.

Et l’introduction du document ci-dessous :

L’année 2014 de Locaux Motiv’ a commencé avec la mise en chantier des ambitions d’animation territoriale et la création du poste de chargé de développement. Elle s’est terminée par des nouvelles interrogations sur le modèle socio-économique de l’association liées à la mise en œuvre de la fiscalisation.

Entre les deux, une année de temps actifs, conviviaux, ouverts, investis par l’ensemble des membres de l’association qui, quels que soient leurs statuts, se reconnaissent dans les valeurs fondatrices du projet : le partage, la recherche du bien commun, la transparence, l’ouverture d’esprit, le respect, la solidarité, la bienveillance, une gouvernance ouverte.

Locaux Motiv’ gagne en maturité, en essayant de rester souple et en prise avec son environnement, ouvert et à l’écoute de la diversité des acteurs qui s’y croisent, se rencontrent et construisent ensemble des projets. Le développement et la promotion des biens communs, qu’ils soient culturels, informationnels, numériques, animent nombre des acteurs agissant à et avec Locaux Motiv’. En 2014, la place de Locaux Motiv’ dans les réseaux de l’ESS a été confirmée par sa prise en charge, en novembre, de l’animation de la plate-forme Rhône Solidaires. Ce projet, aujourd’hui porté par Locaux Motiv’, donne une dimension enrichie, à ce que produit le collectif Locaux Motiv’, assemblage mouvant, multidimensionnel, réticulaire, qui incarne la malléabilité nécessaire des organisations dans un environnement complexe.

De façon très concrète, ce rapport d’activités est la mise à plat de ce qui a constitué l’année 2014 — encore une année d’actions, d’explorations et d’interrogations fécondes.

Merci à l’ensemble des partenaires, soutiens financiers, relais, bénévoles, sympathisants pour leurs énergies, réalisations et engagements partagés. Ce rapport reprend l’ensemble des actions menées en 2014. Vous pourrez vous rendre compte que ce fut une année riche en événements et contacts variés qui permettent à LM de s’ancrer encore plus dans notre quartier et plus largement sur l’agglomération.

Un grand merci à tous ceux qui nous suivent et nous soutiennent, et rendez-vous dans un an pour un retour sur l’année 2015 elle aussi très chargée !

Le crieur public de la Guillotière, vos messages, mes cordes vocales

Et l’hiver ?[1]

A priori, on ne sait jamais, le crieur va s’arrêter avant Noël, un peu comme la nature, dodo du crieur et réveil au printemps…

 

Comment t’est venue l’idée de venir crier sur la place publique ?

Je suis conteur de métier depuis deux ans, c’est-à-dire que j’en vis à peu près. Je voulais absolument trouver à la Guillotière, le quartier où je vis, un temps et un lieu où les gens puissent venir écouter des contes. J’aime conter à l’extérieur. Après, ça s’est enrichi, notamment au sein du collectif les Guillotins, dont je fais partie. J’ai voulu faire quelque chose à la fois de très poétique et politique. J’en ai parlé à droite et à gauche et l’idée a grandi. C’est comme ça que le crieur public est né.

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Peux-tu dire deux mots du collectif les Guillotins ?

Les Guillotins sont un collectif de personnes, principalement des habitants, mais pas uniquement, qui ont pour objectif de lutter contre – même si c’est un peu présomptueux – ou de mettre en lumière l’embourgeoisement de la Guillotière, qui signifie l’éviction progressive des pauvres. Ils sont nés à l’été 2013, mais ils sont issus de différents mouvements qui existaient avant.

 

Est-ce que tu cherches par ta manière d’haranguer le public à t’inscrire dans une lignée ?

Non pas spécialement. C’est difficile de répondre à cette question. Je m’inscris plutôt dans une lignée de conteurs. En tout cas, ça n’est pas mon objectif, même si j’ai pris la suite du conteur public de la Croix-Rousse, qui est parti crier ailleurs. C’est une coïncidence, ça n’était pas fait exprès.

 

A la lecture de ton manifeste, le parti-pris politique, au sens grec du terme, est très fort. C’est quoi « le peuple » pour toi ?

Pour la préparation d’une séance de contes populaires de la Guillotière pour Terre des livres, la librairie débordante de la Guill’, j’ai écris quelque chose sur le peuple. Je partais de la pauvreté, mais aussi je disais qu’il était bruyant, odorant, foisonnant et peut-être dérangeant. Au final, vivant.

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Quid de la connotation politique du mot peuple, inscrite dans ton manifeste ?

Il existe une erreur des politiques dans leur rôle institué qui est de renvoyer les gens dans leur catégorie. On te dit « vous qui prétendez faire du social, vous devez en faire encore plus », car ils vous mettent dans la catégorie supposée des bobos. Là il s’agit de faire peuple, de se foutre pas mal d’où on vient, d’être dans l’instant où on est et tourné vers là où on va. De belles paroles ! A faire, c’est plus compliqué. Par définition, le peuple, c’est quelque chose qui est différent de ce qui est, qui se construit et qui est toujours en mouvement.

 

C’est quoi ce Bulletin collectif de nouvelles populaires que tu invites à construire ?

La voilà la dimension politique. J’avais envie de parler de l’actualité, mais pas que du quartier. Il ne faut pas non plus que je le fasse moi, mais que j’invite les gens à dire ce qui les a touchés. Pour l’instant, c’est assez vivant. Les gens laissent un message. L’idée, c’est de partager des nouvelles plus que l’actualité. L’actualité aujourd’hui est éminemment déprimante et tend à vous démobiliser. Je veux arriver à la construire, pour pouvoir y prendre part. On la partage et on en fait quelque chose. On décide d’un rassemblement. On organise une manifestation contre l’expulsion des 300 personnes boulevard Yves-Farges, dans le 7e, comme il a été décidé la semaine dernière. Ça peut aller plus loin. Les personnes qui participent apportent des nouvelles. Contrairement à l’actualité télévisée ou sur Internet, on peut en parler, la commenter, la faire vivre.

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Tu viens en fait de répondre à ma question suivante : tu souhaites, a priori, une interaction, en amenant les gens à participer, comment le fais-tu et est-ce que ça marche ?

La participation, c’est plus large que ça. L’idée, ça n’est pas que j’invite les gens à écrire des beaux messages poétiques, mais que ça se réponde, qu’on construise quelque chose ensemble. Comme laisser des petites annonces et que ça donne lieu à des rencontres, que ça devienne un truc pratique et populaire, comme de vendre ses salades tel jour à telle heure… Si c’est pratique, ça peut devenir populaire. Je ne veux pas que la dimension politique.

 

Et l’hiver ?

Le Crieur hiberne. On verra. Parce qu’il faut que ça respire, il faut qu’il n’y est rien à l’expiration. Je vais aussi me lasser. Et puis, c’est plus difficile de rester dehors l’hiver. Au début, je tablais sur une demi-heure, maintenant avec les contes, c’est plutôt une heure. Il y a en plus l’apéro derrière que j’aimerais poursuivre en repas partagé…

 

Finalement, je souhaiterais te poser une ultime question : que penses-tu de la place dit de Mazagran ?

Le crieur public 4En deux mots ? C’est l’horreur, non ça fait trois ! La machine mégalopolitaine lyonnaise est venue, à grand renfort d’argent public en pleine période d’austérité, détruire un grand nombre d’initiatives et exclure une partie de la population qui vivaient autour et sur cette place. C’était toute une histoire. Une histoire de familles rom, de squatters hébergés en toute légalité, de terrain de sport pour les ados. Tout cela a disparu du paysage. L’ironie du sort, c’est que les ados, qui ont été excessivement déçus quand ils ont appris qu’ils ne pourraient plus faire du foot, vont jouer dans l’aire de jeux des enfants et qu’ils commettent des destructions. Concernant ce qui a été fait, c’est terrifiant de rectitude. Aujourd’hui, dans la conception d’un espace public partagé par différents usagers, on parque les usagers. Chacun regarde l’autre derrière une grille, même le compost est engrillagé. Cela signifie être dans l’incapacité d’imaginer que les gens se mélangent. Sans parler de la conception policière de l’espace public. La commission sécurité de la Ville voulait surveiller la place de tous les bords, il a donc été impossible d’envisager de faire de l’ombre, en mettant des murs ou des buissons…

A la deuxième criée, je me suis posée la question si je continue. La force de cette place, c’est l’envie des habitants/usagers/occupants de la faire. Il y a des envies de jardiner, de construire, de bricoler, de s’approprier… Dans cette logique, ça se tient, même si c’est une question sans cesse renouvelée. C’est l’idée de mon référendum sur le nom de la place, renvoyer la question aux gens.

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Oyé Oyé : Vous pouvez venir écouter le Crieur public tous les jeudis soirs à partir de
18 heures, place Mazagran, dans le 7e, et déposer quand bon vous semble
vos messages dans les boîtes dédiées à cet effet installées dans plusieurs endroits dans le quartier de la Guillotière.

 

 

Cet entretien se fonde sur le manifeste du Crieur public de la Guillotière.
« Vos messages, mes cordes vocales » est une citation du crieur public de Grenoble, reprise à son compte par Lionel.
[1] Lionel a lu par-dessus mon carnet et a vu la dernière question que j’avais préparée et a souhaité commencer par elle. Je lui ai toutefois dit que cela n’empêcherait pas que je la repose à la fin…

Rencontre avec Jean-Louis Rioual, nouveau résident à LM depuis début mars

Peux-tu nous présenter ton activité ?

J’ai l’habitude de présenter mon parcours professionnel par couches. Je suis tout d’abord journaliste-rédacteur. J’écris des articles de presse, notamment pour le Forestier privé, la revue du CRPF Rhône-Alpes – le Centre régional de la propriété forestière, qui est un service public.

En fait, j’ai commencé par la radio, c’est un peu le hasard de la vie, il y a vingt ans, en 1998-1999. A Grenoble, essentiellement, en faisant de l’actualité économique, politique et sociale. Au fur à mesure, je me suis spécialisé dans les questions sociétales, la discrimination, les migrations et la politique de la ville. Cela rejoint l’espace public, comment, aujourd’hui, on fait et produit la ville. Je suis donc aussi journaliste-producteur radio. A partir des années 2000, j’ai été producteur radio pour des radios locales, France culture et Arte radio. J’ai travaillé ainsi sur une centaine d’émissions à l’EPRA[1], une agence de presse radiophonique rassemblant à l’époque 170 radios.

Dans ce cadre de la production documentaire, j’ai pu ouvrir d’autres champs d’investigation, comme les périodes de conflits dans le monde, d’un point de vue historique. Pour l’émission la Fabrique de l’histoire, sur France culture, j’ai fait, entre autres, un travail sur les services secrets pendant la guerre d’Algérie ou encore un documentaire sur un combat qui a eu lieu pendant la Première Guerre mondiale qui a décimé un bataillon d’Australiens dans le nord de la France.

Quelle est ta position professionnelle : as-tu le choix dans ce que tu entreprends ?

J’ai toujours adapté les médias en fonction des sujets que j’avais. C’est une question de moyens et de crédibilité. C’est généralement moi qui propose les sujets. C’est une relation de confiance avec les différents employeurs.

Les années 2000, avec le Web, m’ont aussi ouvert de nouvelles perspectives, avec la possibilité de décliner sur la Toile ce que je faisais de manière assez classique (documentaires, magazines). Ce sont les Web-documentaires ou les petites œuvres documentaires (POM), que j’ai faits en tant que réalisateur multimédia. En 2011-2012, j’ai travaillé avec Fabien, de Petit Homme (membre de Locaux Motiv’ depuis un an).

Dans les formes classiques documentaires, la manière de raconter l’histoire est assez encadrée, le Web-docu ou les POM m’ont obligé de revoir la construction de mes créations. L’enjeu, ça a été de redéfinir mon métier à travers cette activité.

Et tu arrives à en vivre ?

J’ai toujours mené ces différentes activités en même temps. L’économie du Web-documentaire est suffisamment instable pour qu’on puisse prétendre vivre de ça exclusivement en tant que producteur. Je travaille avec des producteurs classiques qui souhaitent développer des formes multimédias différentes. Je suis démarché par les producteurs. En parallèle, je porte également des projets. La grosse difficulté, c’est que tout va extrêmement vite : les outils, la maîtrise des outils, le langage. C’est sans cesse en réinvention. Cela demande une vigie, de connaître des geeks…

Voudrais-tu évoquer d’autres engagements ?

En parallèle, je suis membre de la commission des œuvres sonores de la SCAM[2]. Autour de la table, il n’y a que des gens de la radio, qui s’interrogent sur la manière de réinventer le monde de la radio. C’est une instance où on fait une photographie du métier, avec la question des droits d’auteur toujours au centre. La radio, c’est un métier qui s’est fortement précarisé depuis dix ans. On observe les nouveaux outils, l’évolution des cultures, les background/volonté/espoir/modèle de ceux qui entrent dans le métier. Sur quoi reposent leurs rêves.

Je suis également membre du conseil d’administration du Club de la presse de Lyon. C’est une activité militante comme pour la Scam. Je participe à la relance de leur lettre. Le Club aide à la mise en lien des journalistes.

Comment s’inscrit ta présence à Locaux Motiv’ ?

Je connais et je suis Locaux Motiv’ depuis le début, car j’habite le quartier. La notion d’espace de coworking, je l’ai depuis pas mal de temps, par l’Atelier des médias. Le montage audio qui fait du bruit était peu compatible avec un espace partagé. Je repoussais les invitations. Mon activité se réorientant vers d’autres supports, j’ai accepté début mars. Je trouve le projet très intéressant, le dynamisme et la reconnaissance dans le quartier formidables. Pour mes activités au sein de Locaux Motiv’, c’est à voir, car il est trop tôt.

Puisque tu as évoqué l’espace public, je voudrais te demander ce que tu penses de la place Mazagran ?

C’est sûrement lié au beau temps, mais j’observe une appropriation de la place immédiate, qui répond à une demande dans un quartier dense sans espace pour se détendre ou baguenauder. C’est une belle place, presque trop belle. L’inauguration n’a eu lieu qu’il y a quinze jours, il va falloir voir l’évolution au mois d’août, car il y a peu ou pas de zones d’ombre (là où il y a les tables, par exemple). J’aimerais voir comment on été pensé les choses. Les enfants de bas âges ont leur espace dévolu, en revanche pour les ados (9-10 ans) qui ont envie de jouer au ballon, ça n’a pas été pensé (pas de cage). Mais tous les jours ils viennent et mettent leurs sacs pour marquer les buts. Le reste est très très bien pensé. Il y a le Crieur, que je trouve intéressant à écouter. Sous la pluie, les gens paraissaient nombreux à écouter. Il fait presque partie de mon paysage, de fait, je l’ai sous mes fenêtres.

Contact : 06.66.21.56.16

[1] Échanges et productions radiophoniques sont une banque publique de programmes au même titre que l’INA (Institut national de l’audiovisuel).
[2] Société
civile des auteurs multimédias.

Un bureau à Locaux Motiv’ ?

Vous souhaitez devenir résident à Locaux Motiv’ ?

L’occasion est toute trouvée ! Un poste de travail (sans l’ordinateur de la photo, mais le reste du mobilier n’est pas non plus immuable…) de 8m2 environ est en effet disponible de suite en espace partagé au rez-de-chaussée pour un montant mensuel de 233 € TTC, toutes charges comprises.

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Dans ce bureau partagé, spacieux et lumineux travaillent Framasoft (culture et logiciel libre), La Société des Apaches (production documentaires), l’Orchestre Symphonique et la Fabrique à liens (formation et accompagnement de projets numériques). Cet espace partagé se trouve au rez de chaussée de Locaux Motiv’ : au plus proche de notre nouvelle machine à café expresso 🙂

Justine, chargée de communication et médiation à Locaux Motiv’

photo_justine (778x1024)En service civique jusqu’au mois de juillet prochain, Justine a pour mission de développer les outils destinés à rendre visible Locaux Motiv’. Elle est également chargée de l’accueil et des inscriptions concernant les nouveaux postes nomades. Portrait.

Formée en alternance à l’ECEMA à Lyon, où elle décroche un master 2 management de projets et communication, Justine a débuté son parcours professionnel en étant chargée de communication lors de stages dans les secteurs loisirs et tourisme ainsi que dans une PME industrielle.

Arrivée à Locaux Motiv’ en janvier dernier pour un service civique de 6 mois, Justine a réalisé une importante refonte de l’ensemble des documents de présentation et de communication de Locaux Motiv’. Elle gère par ailleurs au quotidien les relations-presse de l’association et travaille actuellement sur la signalétique du lieu.

A mi-parcours de son service civique, Justine souligne que cette mission lui a permis de découvrir le milieu associatif, de l’économie sociale et solidaire et des initiatives locales, ainsi que les relations avec les bénévoles et les collectivités, mais aussi des thématiques de société.

Concernant les nouveaux espaces nomades, Justine est l’interlocutrice à contacter pour tous renseignements et inscriptions. C’est également elle qui gère les dossiers et l’accueil des nouveaux usagers nomades.

Un nouveau site pour Locaux Motiv’ !

Locaux Motiv’ se dote, après plusieurs années de bons et loyaux services, d’un nouveau site internet !

Revu en profondeur, dans ses contenus, son arborescence et son esthétique (avec un passage au nouveau logo), nous espérons que ce nouveau site vous permettra de rapidement comprendre l’association, son projet et de trouver les informations que vous cherchez. Tous les articles de l’ancien site restent cependant disponibles ici.

Des nouvelles fonctionnalités sont maintenant disponibles, et notamment, l’agenda est désormais séparé des nouvelles de l’association !

C’est plusieurs mois de travail de bénévoles de la commission communication de Locaux Motiv’ qui ont permis d’aboutir à ce résultat. N’hésitez pas à faire part de vos commentaires ! Et nous espérons qu’il n’y ait pas trop de peinture qui dégouline encore dans quelques recoins…

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Rencontre avec Louis Bourgois, consultant, résident à LM depuis janvier

C’est un entretien de découverte, qui ne part de rien… La première question est donc qui es-tu ?

J’ai une expérience professionnelle surtout à l’international depuis 2004, d’abord dans le domaine de l’éducation et de la protection de l’enfance : avec une petite association en Roumanie auprès d’enfants des rues, puis en Asie avec Solidarité laïque, qui regroupe des mutuelles, des syndicats et des associations d’éducation populaire, comme les Francas ou la Ligue de l’enseignement. L’expérience en Roumanie a été particulièrement fondatrice pour moi et continue de me nourrir sur beaucoup de points.

J’ai ensuite travaillé sept ans pour Handicap International. De 2011 à 2013, j’ai occupé un poste très intéressant de coordinateur technique sur une vingtaine de projets différents, menés dans les 3 pays du Maghreb, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie, aussi bien par des ONG, des associations que des pouvoirs publics. Ça allait du micro-local aux grandes réformes de fond, dans les domaines de l’enfance handicapée, l’insertion professionnelle ou les risques liés aux mines antipersonnel. J’ai aussi été fortement impliqué dans le soutien aux associations militantes de personnes handicapées, nées suite à la révolution tunisienne.

En 2013, retour en France ; je me reconvertis progressivement vers des activités « hexagonales ». Entre autres choses, je fais de la formation en gestion-évaluation de projets, je donne des cours à la fac, je mène des évaluations de projets pour les associations et je suis consultant dans les domaines du handicap et de l’accès aux droits pour les personnes précarisées. Je travaille notamment avec l’association Trajectoires, qui vient en appui des collectivités territoriales sur la question des populations migrantes qui vivent en bidonville en France. On établit des diagnostics sociaux pour éclairer les décideurs sur des pistes de solutions individuelles. Suite à cette expérience, j’envisage de me lancer dans une thèse à Grenoble sur l’accès aux droits des gens vivant en bidonville. Cela revient à étudier comment les acteurs publics et associatifs traitent la réémergence de ces « verrues urbaines », et les stratégies qu’ils mettent en place.

Et tu as quel statut ?

Je suis salarié entrepreneur de la Scop1 Oxalis, depuis début mars. Au-delà de l’appui administratif et financier, la Scop propose également tout un accompagnement lié à la structuration de l’activité. C’est précieux quand on porte son activité tout seul. J’y trouve aussi de la mise en réseau, des formations et des échanges de pratiques. Le modèle de coopérative d’entrepreneurs, 1 homme égale 1 voix, était aussi parlant pour moi.

 Et Locaux Motiv dans tout ça ? Comment es-tu arrivé ici et comment se passe ton intégration ?

C’est Vincent Chevallier (de Recyclivre, NDLR), qui m’avait recruté la première fois à Handicap International, qui m’a fait découvrir la structure. Et puis, j’ai une grande habitude du travail en équipe et besoin d’un environnement motivant. Après l’expatriation, j’avais aussi envie de local, de m’investir dans mon quartier. En termes d’intégration, ça passe notamment par des collaborations formelles et informelles. Avec Tadaa par exemple, nous avons déjà développé une collaboration autour d’un module de formation axé sur les représentations du handicap. Tadaa m’aide à concevoir une représentation graphique du schéma-clé.

Quel est ton investissement à LM ?

J’avoue qu’il n’est pas toujours évident de consacrer le temps qu’il faudrait : je suis investi dans d’autres associations et je suis tenu par le côté imprévisible du métier de consultant, avec des forts pics d’activité. Pas évident non plus de se repérer dans les tâches à faire. En tout cas, j’ai commencé à participer, avec Emmanuelle Jouas (chargée de développement, NDLR) et d’autres, à la réflexion sur le volet stratégique et le développement des finances. Je pense qu’il est important que chacun puisse apporter quelque chose à LM en fonction de ses compétences. Pour moi, c’est plus le versant stratégies/recherche de partenariats que l’animation interne. Depuis les attentats à Charlie Hebdo en janvier, il me semble indispensable de se pencher sur les questions que ça génère en matière de développement des quartiers, de mixité, de citoyenneté active… C’est une réflexion de fond, au sein de ce collectif qui se réclame de l’ESS, qui s’investit dans l’éducation populaire et qui milite localement. Cela peut aussi permettre de rester une association vraiment ouverte sur le quartier et sur ses enjeux.

1 Société coopérative de production.

Voir la fiche résident de Louis Bourgois

RecycLivre s’implante en Rhône-Alpes

RecycLivre est une entreprise parisienne, qui, il y a six ans, a développé un tout nouveau service : la collecte gratuite de dons de livres à domicile (pas moins de 100), qui sont ensuite revendus sur son site ou sur les principales plateformes de distribution (Amazon, Priceminister et la Fnac).

RecycLivre présente deux autres particularités par rapport à une entreprise classique. Elle fait appel, pour son activité logistique de stockage et de commercialisation, à une entreprise d’insertion qui emploie une vingtaine de personnes, et reverse 10 % du prix de vente à des associations de lutte contre l’illettrisme et de préservation de l’environnement. Répondant à une réelle demande, la société n’a de cesse de prospérer depuis sa création. Elle a à son catalogue quelque 200 000 références, vend en moyenne 1 000 livres par jour et emploie huit personnes. Forte de ce succès parisien, elle souhaite maintenant s’implanter en région Rhône-Alpes.

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Créer des partenariats localement

Vincent Chevallier a pris ses fonctions, en janvier, en tant que chargé de développement. Il a pour mission de trouver des locaux, créer des partenariats pour permettre le déploiement de l’activité en insertion, organiser la collecte des livres et concevoir la communication. D’ici à deux mois, l’antenne Rhône-Alpes espère embaucher un commercial pour la collecte et l’encodage des livres. Vincent Chevallier envisage de faire appel à Mozaïk RH à Locaux Motiv pour le recrutement.RecycLivre_emballage_1

Le tout premier partenariat de RecycLivre Rhône-Alpes va exister à nouveau grâce aux synergies que Locaux Motiv favorise sur le territoire. C’est un partenariat « naturel » qui peut se nouer entre RecycLivre et Coquille d’ours, éditrice du magazine Patatras, structure usagère de Locaux Motiv. La revue pour enfants est distribuée auprès d’un réseau d’acteurs qui sont rattachés à la culture et aux livres (bibliothèques, centres socio-culturels, MJC, théâtres, musées, librairies…), qui sont autant de points de collecte de livres potentiels (270 en tout dans l’Isère, le Rhône et la Loire). Les tournées de livraison bimestrielles partiront avec un lot de supports de communication pour RecycLivre et de cartons de collecte. L’acheminement des livres par Coquille d’ours à partir des points de dépôt de la revue vers RecycLivre permettra, en outre, d’optimiser les tournées qui reviennent toujours à vide.

Participer à l’optimisation de la filière papier-carton

Vincent Chevallier a trouvé, en Grenoble Solidarité, le futur partenaire principal de RecycLivre sur la région de Grenoble, car cette entreprise d’insertion assurera l’encodage, le stockage et l’expédition vers la plateforme de stockage parisienne, d’où partent les livres vendus. Grenoble solidarité, une ressourcerie qui donne une deuxième vie à des meubles, des vêtements et des livres, est aussi une entreprise de travail temporaire d’insertion qui dispose également d’ateliers. Le partenariat avec RecycLivre convient bien à double titre. L’entreprise doit faire face à des flux irréguliers d’activité, tandis que la prestation pour RecycLivre est une activité qui peut se traiter dans la durée. Ils vont de ce fait pouvoir équilibrer la charge de travail des 22 personnes en insertion.

recyclivre_entrepot-1Par ailleurs, Grenoble Solidarité va s’appuyer sur l’activité de RecycLivre pour renforcer la filière de recyclage papier-carton avec le rebus papier des livres, qui représente en général environ 40 % des volumes. RecycLivre vient d’être rapproché par Tremplin 01, également entreprise d’insertion/ressourcerie, qui souhaite étudier la possibilité de mettre en place le même partenariat qu’avec Grenoble solidarité. RecycLivre Rhône-Alpes a donc un bel avenir devant lui.

Plus d’infos sur www.recyclivre.com / Contact : Vincent Chevallier, vincent.chevallier@recyclivre.com, téléphone 04 82 53 36 08 ou 06 61 87 67 96.