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Le point de vue sur… la gonette par De l’Autre CôTé de la Rue

De l’autre côté de la rue, épicerie locale située dans le 3e à Lyon et adhérente-usagère de Locaux Motiv’, ne prend pas, à ce jour, la gonette. Explications.

Le projet d’une monnaie alternative est symboliquement fort, affirme Pierre, salarié-associé de l’épicerie, et nous ne sommes pas hostiles par principe à la monnaie locale lyonnaise, au contraire. Cependant, la gonette, telle qu’elle est instituée aujourd’hui, n’apporte pas vraiment de plus-value aux principes fondateurs de l’épicerie, et à sa charte.

De l’Autre CôTé de la Rue est très implantée au sein de réseaux de producteurs, de professionnels et de consommateurs actifs dans le domaine des circuits-courts à Lyon, qu’elle contribue à développer depuis une dizaine d’années. La gonette tente de s’appuyer en partie sur ce réseau organisé et autonome et sur d’autres, tout en visant beaucoup plus large. Or le suivi de la mise en œuvre concrète des éléments de la charte gonette par ces nouveaux acteurs reste à mettre en place, pour que la cohérence générale du réseau gonette soit lisible.

L’équipe de l’épicerie considère ainsi que la gonette ne va pas contribuer dans sa forme actuelle de manière suffisante au renforcement et au soutien d’un système économique vraiment alternatif, ayant des valeurs sociales et humaines fortes.

En second lieu, parce que De l’Autre CoTé de la Rue est au bout de la chaine commerciale et elle se verrait contrainte de changer une très grande partie de ses gonettes en euros auprès de la banque. Cette démarche serait soit très coûteuse pour l’épicerie, soit (si le système de taxation du change est supprimé) contre-productif pour la gonette et son sytème économique.

Finalement, le poids de son développement repose beaucoup sur les structures déjà très engagées dans les valeurs listées dans sa charte, mais le gain économique (en termes d’image notamment) bénéficie aux acteurs les moins engagés sur ces mêmes terrains :

– Pour les moins engagés : un faible impact logistique et un fort impact de communication

– Pour les lieux militants (et particulièrement pour les petites structures) : un fort impact logistique et financier, un surcroît considérable en temps de travail pour la gestion d’un moyen de paiement supplémentaire et un faible impact de communication (le public sensible à la gonette est déjà clients de ces lieux).

Pierre rapporte ainsi le sentiment de l’équipe, qui est d’étudier les dispositifs qui pourront être mis en place par la gonette pour compenser ces difficultés logistiques d’intégration pour les structures comme la sienne et de suivre avec intérêt les évolutions de ses orientations de développement.

NDLR: Cet article s’inscrit en complément de l’intérêt porté au projet de la gonette, évoqué lors d’un article précédent

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3 Comments

  1. Bonjour,
    Je m’interroge beaucoup sur la capacité des épiceries locales à utiliser la Gonette (toute MLC en fait) et cet avis m’intéresse. Est-il possible d’expliquer pourquoi les épiceries se retrouvent en bout de chaîne commerciale ? Les fournisseurs ne peuvent-ils pas être réglés en Gonette ? Il me semble que le véritable circuit pourrait ainsi se boucler. S’il n’est pas possible aux producteurs fournisseurs d’accepter les gonettes il me paraît que c’est cette réflexion que doit avoir l’organisation aujourd’hui.
    Merci pour les éléments de réponse !

    • Alice bonjour,

      Nous allons relayer votre question à l’Épicerie, et, par ailleurs, nous continuons notre dossier sur le sujet, donc n’hésitez pas à vous inscrire à notre lettre d’information (page d’accueil du site), pour être sure d’avoir les prochains articles !

      Stéphanie (pour la CommComm Locaux Motiv’)

    • Alice,

      Nous avons transféré votre message à l’Épicerie, nous vous tenons au courant de leur réponse. Béatrice, rédactrice de la lettre d’information vous livre sa compréhension des enjeux:
      « De la production à la vente, ce sont bien les commerçants qui sont en bout de chaîne, car ils sont le dernier maillon de la chaîne qui vend le produit « fini » en échange d’une valeur monétaire.
      En tant qu’entités économiques, les commerçants achètent leurs produits à des producteurs/fournisseurs ou à des fournisseurs.
      Dans le cadre de la production/vente de produits locaux, issues souvent de la terre, la situation géographique des producteurs est souvent en périphérie, voire éloignée du centre urbain, autrement dit dans une zone de consommation, aussi bien en tant que structure commerciale que consommateur individuel, qui peut être différente de celle où est implantée la monnaie complémentaire.
      Afin d’inciter les fournisseurs à accepter cette monnaie, il est nécessaire de déterminer leur aire d’écoulement et de faire rentrer dans la boucle leurs lieux de consommation.
      Il peut être intéressant de soumettre cette réflexion directement à l’association la Gonette, porteuse du projet de mise en place de la monnaie complémentaire métropolitaine.
      « .

      Très cordialement,

      Stéphanie – pour la comm comm

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