Une recherche-action sur Locaux Motiv’

Emmanuelle Jouas, chargée de développement et de partenariats, salariée de Locaux Motiv’ (LM), a suivi, en 2014-2016, un master 2 en économie sociale et solidaire (ESS) à l’université Lyon-2. Dans le cadre de cette formation, elle a effectué une étude sur les tiers-lieux, intitulée : « Le travail dans les espaces coopératifs : retours d’expérience. » Retours de formation sur sa recherche-action, qui inclut LM, comme objet d’études.

Est-ce que ton regard sur LM a évolué suite à ton travail sur les tiers-lieux ?

J’ai en effet pris conscience de la profondeur de LM. Les entretiens menés dans d’autres tiers-lieux et mes lectures ont mis en évidence que dans la plupart des espaces de coworking si les cofondateurs partent, le projet se casse la gueule, ce qui n’est pas le cas ici. De même, il y a peu d’espaces où la gestion est partagée et encore moins qui ont un impact social et un ancrage territorial. Mon travail a révélé cette ambition de LM et la facilité avec laquelle cela se fait.

Comment expliques-tu la particularité de LM ?

Il y a une grande diversité de projets et un gros phénomène d’acculturation de projets et de pratiques. Que ce soient les JeudiWe, les rencontres, les partages, les échanges…, tout cela favorise l’enrichissement mutuel sur les expériences des un.es et des autres. Cela se fait s’en qu’on s’en rende compte. La chose a été très bien pensée dès le départ en fait. LM est plus qu’un espace de coworking, c’est un tiers-lieu.

Qu’elle est ici ta définition du tiers-lieu ?

C’est un espace de coopérations, qui se développent entre les personnes morales et physiques, agissant dans l’économie marchande ou pas. Un espace dans lequel se vivent l’entraide et la solidarité. Si cet objectif était pressenti au départ, il ne se décrète pas. Il faut des conditions de réalisation. Il ne s’agit pas ici de la valeur travail mais de la production d’une richesse.

Qu’elle est la richesse produite à LM ?

Elle découle de ces coopérations au service d’un projet sociétal. L’objectif est de permettre, à partir des ressources du tiers-lieu, à des publics qui sont victimes d’exclusion (sociale, professionnelle, numérique, cumulées et cumulatives) de réduire leurs écarts avec les autres. Je fais référence aux projets de Jeun’Ess d’or et aux Coding goûter, qui sont coportés par un ensemble d’acteurs de LM.

En quoi ton poste de chargée de développement bénéficie de cette formation ?

Je constate une réelle montée en compétences et un élargissement de mon réseau, qui me donne cette légitimité pour affirmer l’axe de promotion de l’ESS par LM. Je me suis vraiment appropriée des notions théoriques de l’ESS que je peux mettre en pratique à LM. Par exemple, les critères de l’innovation sociale telle que définie dans la loi ESS de 2014 ou encore la notion « socle » de la double qualité d’usager/bénéficiaire propre aux projets de l’ESS.

Et le travail dans tout ça ?

Les formes de travail dans les tiers-lieux et dans le champ de l’ESS participent de la transformation des conditions de travail que l’on observe actuellement, au service d’une économie à visage humain. Ainsi en faisant la promotion de l’ESS, on exerce une influence sur le travailleur de demain en amenant tout à chacun à se questionner sur les formes de gouvernance et les finalités (économiques et sociales) des projets en développement. . A titre d’exemple, comparer objectivement les statuts qui permettent d’entreprendre individuellement (auto-entrepreneur versus coopérative d’activité et d’emploi) fait prendre conscience aux porteurs de projet de la dimension collective portée par l’ESS et de la solidarité entre entrepreneurs qui en découle.

 

Pour aller plus loin, son mémoire est disponible au format PDF en cliquant ici.

Société des Apaches : En route pour le rêve américain

Depuis quatre ans, la Société des Apaches produit des films documentaires de jeunes réalisateurs-rices traitant de sujets qui lui tiennent à coeur : la crise économique en Espagne, le nucléaire, le mouvement Podemos… Un de leurs prochain projet, en cours d’écriture et de réalisation par Julien Malassigné, s’appelle Like Heroes et se passe à San Francisco…

Ti Couz, c’est le nom d’une crêperie bretonne créée dans les années 90 à San Francisco par Sylvie, la tante de Julien. Une utopie locale, une entreprise idéaliste « au management horizontal » explique Julien, « sans Coca Cola, avec une équipe d’employés multiculturelle et des valeurs écologiques et sociales rares à cette époque ». Pendant une vingtaine d’années, Sylvie a filmé le quotidien de sa crêperie, la ville, les gens, son rêve. Jusqu’à la chute du rêve, dans les années 2000, la crise économique et le début de la gentrification.

C’est à partir de ces archives vidéo amateur, que Julien souhaite réaliser ce nouveau documentaire, comme pour « reconstruire un rêve, réparer le réel ». Pour confronter ces images d’archives au présent et faire des repérages, Julien vient de passer deux mois et demi à San Francisco, grâce à la bourse Louis Lumière de l’Institut français. Il a tourné des images, rencontré les anciens employés de la crêperie et les activistes du quartier et effectué plusieurs interviews sonores.

« Après l’écriture, il nous reste à arrêter les choix de réalisation », souligne Julien. « Nous avançons étapes par étapes ». Le projet va ainsi bientôt entamer sa phase de développement. « On réfléchit à la stratégie de production. Où trouver l’argent pour produire le film ? Quelle forme lui donner ? Pour la télévision, le cinéma ? Court-métrage ou long-métrage ? », précise Jean-Baptiste Fribourg, tout juste revenu de Serbie après une formation d’une semaine dans le cadre d’Eurodoc. Jean-Baptiste va participer pendant un an à ce programme de formation européen, destiné aux producteurs de documentaires.

« Eurodoc est un accélérateur de projets à potentiel international. Cette formation est basée sur une réflexion collective et une confrontation entre les projets ». Prochaines étapes : juin 2017 à Nîmes pour travailler sur le financement et octobre au Portugal, pour une série de rendez-vous individuels avec de nombreux acteurs de la production européenne. « La Société des Apaches arrive à un moment charnière de son parcours. Nous envisageons de changer d’échelle », conclut Jean-Baptiste. Parallèlement, les Apaches mènent d’autres projets de documentaires, dont l’un sur le Japon et l’après-tsunami, en cours de réalisation par Hélène Robert, et le second sur la campagne d’un militant de Podemos, intitulé Toujours le printemps, dont le travail de diffusion vient tout juste de commencer.

Portrait de volontaires à l’AFEV: Basma et Roxana, l’envie d’être utile avant tout !

Présentation des AFEViennes :

Basma, 25 ans, après un parcours en Langue Littérature et Civilisations Etrangères Anglais, elle choisit de s’orienter vers un master 2 Direction des Organisations Educatives à l’Institut des Sciences et des Pratiques d’Education et de Formation à l’ Université Lyon 2.  Elle s’engage l’AFEV Grand Lyon en janvier 2017

Roxana quant à elle, a 24 ans et nous vient tout droit de Roumanie. Arrivée à Bordeaux en Septembre 2015, elle y effectue un service volontaire européen à la Maison de l’Europe Bordeaux Aquitaine avec pour mission la promotion des valeurs de l’Europe (conférences, animations dans les écoles, villages européens…etc.). En Septembre 2016, elle s’installe à Lyon et débute son master 1 tourisme en parallèle du service civique à l’AFEV.

 

Pourquoi le volontariat, et plus particulièrement l’AFEV?

Basma avait envie de se sentir utile et et dans s’engager pour des valeurs qui l’animent. Si elle a choisi l’AFEV, c’est pour enrichir son expérience dans le domaine de l’éducation, et donner un coup de pouce à des enfants qui ont besoin d’une présence ou d’un accompagnement sans être  forcément en grande difficulté.

En intégrant l’Afev, elle a choisi la mission « Action Educative », parce qu’elle pense que cette mission lui permet de développer son réseau professionnel pour la suite ainsi des compétences d’encadrement qui rentrent complètement dans le champ d’action de ses futures missions en tant que professionnelle.

Elle trouve la forme du service intéressant car elle permet de développer l’autonomie et des compétences d’encadrement tout en étant encadrée. Pour elle, le service civique est une bonne transition vers l’emploi.

Pendant son volontariat européen, Roxana a découvert le service civique; elle a donc décidé de postuler sur plusieurs offres, mais c’est l’AFEV qu’elle a finalement choisi d’intégrer.

Selon elle, le service civique lui permet d’avoir une fonction sociale, de se rendre utile et d’avoir un impact positif, si possible, sur le public auprès duquel elle intervient. A cela s’ajoute la possibilité de se consacrer à ses études à côté, pour cela elle a trouvé ses référentes assez arrangeantes.

Arrivée à Lyon au début de sa mission, les actions qu’elle mène à l’AFEV en tant que référente Action Educative lui ont permis de découvrir et « s’approprier » une ville qu’elle ne connaissait pas par le contact qu’elle développe avec la population locale. Il faut reconnaitre que Roxana est très sociable!

Comment se sentent-elles à Locaux Motiv’?

Pour Basma, c’est une première de travailler dans un lieu de coworking. Elle apprécie la bonne ambiance à Locaux Motiv qui lui a permis de rencontrer des personnes de différents horizons et des associations qu’elle ne connaissait pas. Elle apprécie particulièrement les Jeudi We, auxquels elle essaye de se rendre aussi souvent que possible. C’est d’ailleurs elle qui descend chaque jeudi nous rapporter le thème du jour sur quoi porte l’intervention du jour.

Roxana se sent en petite communauté à Locaux Motiv et elle trouve cela « très sympa ». Ce qu’elle apprécie particulièrement, ce sont les liens et les projets qui  se créent au fil du temps entre les différentes structures, ainsi que le côté dynamique de Locaux Motiv’

L’Observatoire International des Prisons : observer et alerter sur les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires

« Que le regard se détourne, et tout peut arriver »

L’Observatoire International des Prisons est une association de défense de droits des détenus, créée par Bernard Bolze, en 1990, et qui a recentré ses missions sur le territoire français en 1996.

Il a pour mission d’observer les conditions de détention par l’intermédiaire de correspondants intramuros, d’enquêter et de dénoncer ce qui se passe en prison, et de promouvoir des alternatives plus efficaces à la prison, tels que les travaux d’intérêt général et la réduction de l’échelle des peines.

Il interpelle les médias et les pouvoirs publics en cas d’abus, de manquement au droit, de traitement inhumain et dégradant dont un détenu fait l’objet.

Local de l’OIP Sud-Est dans le quartier de la Guillotière

La coordination Sud-Est de l’OIP, située au 57 Rue Sébastien Gryphe agit auprès des personnes incarcérées dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, PACA  et la Corse. C’est d’ailleurs le seul bureau décentralisé, puisque le reste du territoire français  est géré depuis les locaux parisiens. Elle compte un salarié coordinateur ainsi que deux volontaires en services civique de huit mois, et des bénévoles pour les actions collectives.

Elle se charge d’apporter des réponses aux sollicitations des détenus, en leurs ur indiquant les démarches, organise des actions de sensibilisation en direction du grand public, des avocats, et des magistrats,  sous forme de conférences ou, de ciné-débat, ainsi que des groupes « action-parloirs » devant les établissements pénitentiaires.  Elle communique sur les situations à dénoncer via internet et les médias locaux.

L’OIP organise, à l’approche et en lien avec les présidentielles une campagne de sensibilisation pour interpeler les candidats à la présidentielle et faire réfléchir le grand public sur les alternatives à la prison.

 

Pour aller plus loin :

Envie de changer d’air ? 1 poste fixe et 2 forfaits nomades disponibles dès maintenant

C’est le printemps et l’une de nos résidentes s’envole vers d’autres projets !
Un poste de travail fixe se libère – et deux possibilités d’installer ce « poste à prendre » se présentent.
Ce poste fixe accueillera une personne qui se reconnaît dans l’ESS (culture, assos, environnement, numérique libre, mobilités douces, etc…) et a envie de rejoindre la chouette dynamique portée par Locaux Motiv’.

Et, par ailleurs, deux « forfaits nomades » sont à nouveau ouverts également !
Ces forfaits donnent accès, sans poste fixe, à l’espace nomade – et aux services liés.

La commission accueil répond à vos questions par mail & téléphone (numéro sur l’affiche)

Portrait de nomade : Magali ou l’appel de la forêt

Magali Rossi est chargée de mission Forêt et développement régional au sein de l’organisation de certification FSC France (Forest Stewardship Council). Heureuse coïncidence, alors que se profile le mois de l’arbre et des forêts, en mai prochain…

Au départ, Magali envisageait de devenir journaliste scientifique avec pour envie de « vulgariser des sujets liés à l’environnement ». C’est finalement son attrait pour « l’ambiance et la biodiversité » de l’univers forestier qui la mène à s’orienter vers une école d’ingénieur forestier. Diplômée de l’École des Eaux et Forêts de Nancy, et après une spécialisation tropicale à Montpellier, Magali part tout d’abord en stage au Cameroun, puis travailler pour l’Office national des forêts (ONF) en Guadeloupe.

C’est ensuite à Marseille qu’elle s’installe et rejoint l’organisation de protection de la nature WWF (World Wide Fund for Nature), où elle s’intéresse aux forêts méditerranéennes, avant de repartir, direction la Nouvelle-Calédonie, participer à un programme de préservation des palmiers et conifères endémiques de l’archipel. C’est en janvier que Magali a choisi d’établir son bureau à Locaux Motiv’ depuis lequel elle accompagne dans leur démarche de certification les propriétaires ou les gestionnaires de forêts, et les entreprises de transformation du bois. Résidente du 7e arrondissement, elle a trouvé à Locaux Motiv’ un milieu convivial et favorable à son activité.