Sylvie Bouko (CréaMigra), permettre à chacun.e de jouer son rôle dans la société

Franco-Belge, Sylvie Bouko est une grande voyageuse. Pendant quatorze ans, elle a travaillé dans plus de 25 pays, dans l’humanitaire, sur la réduction des risques liés aux armes, les initiatives de paix et de transformation sociale.

Après avoir passé cinq ans en Afrique, elle revient chez elle en 2009 et travaille sur les questions de l’interculturalité et du dialogue dans les écoles et les quartiers. « J’ai été heurtée par l’attitude de mes concitoyens envers les demandeurs d’asile et les réfugiés », pose Sylvie, comme le tournant dans sa vie qui l’a amenée jusqu’à aujourd’hui. Sept ans plus tard, elle quitte l’humanitaire et se met à son compte pour développer son propre projet autour de la question de l’accueil et de l’intégration des migrants.

En septembre 2016 naît Hopopila, entreprise sociale de consultance sur les initiatives de transformation de conflits. La consultance, toujours dans l’humanitaire, la fait vivre, mais son projet de cœur, c’est CréaMigra.

CréaMigra sur scène

CréaMigra, c’est « permettre la mise en lien directe des populations migrante et accueillante… par des actions de médiation socioculturelle pour tomber les préjugés, rompre l’isolement, lutter contre la stigmatisation et la discrimination ». La vision de CréaMigra est « une société solidaire où chacun.e se sent intégré.e, en sécurité et acteur/trice de la vie sociale. Où chacun.e partage un ensemble de valeurs et de règles de vie qui respectent et valorisent la diversité des origines et des cultures ». L’impact social visé est l’intégration socioculturelle des migrants et le renforcement de la cohésion sociale.

Selon Sylvie, les objectifs sont de « modifier les pratiques sociales, contribuer à l’éducation et bousculer les politiques ». Pour cela CréaMigra utilise la scène, le théâtre… « C’est comme une catharsis, dans laquelle les gens partagent des valeurs, apprennent la langue, abordent leur compréhension des différentes cultures et font l’expérience d’échanges réciproques. Le théâtre ne se limite plus à un lieu de représentation, il devient un lieu de transformation personnelle et sociale. »

Une référen(c)e à Locaux Motiv’

Sylvie est très soutenue dans le développement de son projet par Locaux Motiv’, où elle est arrivée comme nomade en 2016. Adhérente depuis deux ans, elle avait besoin d’un ancrage territorial et français. CréaMigra vient de passer avec succès la dernière étape d’un processus de sélection qui a duré trois mois et est aujourd’hui incubé par Ronalpia. « Je suis dans un apprentissage permanent des rouages sociaux et administratifs français, de l’ESS ainsi que de l’entrepreneuriat, et Locaux Motiv’ et Ronalpia sont de précieux alliés. »

Comme « l’autogestion ne se fait pas seule », Sylvie s’implique à Locaux Motiv’. Elle est deux fois référente, de la commission coopération et des JeudiWe. « J’ai découvert plein d’acteurs via la comcoop au-delà de Locaux Motiv’. » Bientôt, elle va animer trois ateliers théâtre dans le cadre de Jeun’ESS d’or. « Locaux Motiv’ est un formidable potentiel de développement », se réjouit Sylvie.

I-Boycott : faire confiance à l’intelligence collective

En juin 2016, l’association I-Boycott ouvre sa plateforme de campagne de boycott sur Internet. Une première. Son objectif : redonner le pouvoir aux consommateurs « démunis face aux multinationales malades de leur emprise par les actionnaires, dont le seul souci est la maximisation de leurs profits », explique Levent Acar, cofondateur d’I-Boycott. Par le biais de ces campagnes lancées au début par l’association elle-même, puis par des associations – la plateforme sera ouverte aux citoyens en janvier 2017 – I-Boycott entend faire de « l’éthique un facteur de risque économique ».

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Un boycott encadré

I-Boycott ne veut pas mettre à mal les entreprises pour le plaisir. Elle s’est donnée à la fois un cadre légal et démocratique. « Nous suivons quatre principes incontournables pour que les campagnes soient efficaces et bienveillantes », commente Levent Acar. Toutes les campagnes, pour lesquelles un guide est accessible sur le site, respectent les principes de non-discrimination, non-diffamation, non-dénigrement et non-contrefaçon. De cette manière, un climat de confiance s’instaure pour permettre un dialogue avec l’entreprise. C’est là la spécificité et l’originalité d’I-Boycott : donner la main à l’entreprise pour qu’elle exerce son droit de réponse et pour qu’elle puisse agir en fonction des revendications.

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Une joute démocratique

Concrètement comment cela se passe ? Une association X publie sur la plateforme une campagne de boycott à l’encontre d’une entreprise Z, sur un motif bien précis : exemple l’évasion fiscale qu’elle pratique. Les consommateurs boycottant exercent quant à eux leur boycott, toujours en ligne, en affirmant leur désaccord et – autre originalité du projet – en proposant des alternatives. L’entreprise dialogue avec la communauté de consommateurs ainsi constituée, et le processus démocratique aboutit quand, l’entreprise donnant satisfaction à la revendication, la campagne est levée. Au final, conclut Levent Acar, « on découvre de nouvelles alternatives et, par le vote, on crée un label citoyen, gage de qualité et d’éthique ».

Un modèle économique inédit

L’association est fondée sur l’économie du don uniquement ! Après une campagne de crowdfunding lancée sur les réseaux sociaux qui a réuni plus de 500 contributeurs, I-Boycott, actuellement gérée par une vingtaine de bénévoles, table sur le mécénat. Reconnu d’intérêt général, I-Boycott envisage de s’adresser aux entreprises présentées comme des alternatives lors des campagnes de boycott qui sortent gagnantes de l’expression citoyenne.

Et Locaux Motiv’ dans tout ça ?

Levent Acar donne pour première réponse : « C’est un tiers-lieu qui n’est pas arrosé par les fondations de grandes entreprises. » Ingénieur informatique de profession, Levent Acar, après une rupture conventionnelle, fonde avec son frère, l’association I-Boycott. Les deux frères se donnent un an pour pérenniser économiquement leur initiative. Autant, Levent doit encore décider si « la méthodologie du coworking est adaptée à sa situation », autant il se réjouit des rencontres qu’il fait à Locaux Motiv’ depuis qu’il est arrivé début octobre. « Les rencontres sont riches et inattendues, et comme il y a beaucoup d’associations, c’est une vraie immersion dans l’économie sociale et solidaire », conclut Levent Acar.

Pour en savoir plus sur ce projet, retrouvez Levent Acar lors du JeudiWe du 1er décembre prochain, à Locaux Motiv’ ou sur le site I-boycott.org, notamment grâce à la BD I-Boycott !

 

« Nomades » à Locaux Motiv’ !

Depuis le mois de juin dernier, Locaux Motiv’ a transformé une partie de son hall d’accueil en espace de travail pour des indépendant(e)s en postes nomades… Qui sont-elles(ils) ? Que font-elles(ils) ? Portraits express !

 

nomade Emmanuelle LBEmmanuelle Lucien-Brun : L’Agence qui marche

Après avoir été salariée pendant une quinzaine d’années dans le secteur industriel, Emmanuelle prend un nouveau virage en 2011, en créant L’Agence qui marche. Un tournant lié à sa passion pour la montagne. La nouvelle activité d’Emmanuelle, titulaire d’un brevet d’État, est de proposer des randonnées accompagnées en moyenne montagne (raquettes, marche nordique) pour tous les publics (enfants, famille, comités d »entreprise) aux alentours de Lyon et dans les massifs (Chartreuse, Jura, Vercors, Pilat…). L’Agence qui marche chapeaute par ailleurs une activité de conseil en communication et de relations presse, destinée en particulier aux secteurs de l’environnement et du tourisme. Si Emmanuelle a opté pour un poste nomade à Locaux Motiv’, c’est avant tout pour « rompre l’isolement et ne plus travailler de chez soi, rencontrer des gens dans un lieu doté d’un esprit et faire du lien professionnel ».

Plus d’infos sur lagencequimarche.com

 

nomade AndreaAndrea Garcia : Andrea Garcia Consulting

Issue de la grande distribution, où elle a été manager pendant quinze ans, Andrea se définit comme « optimiste, humaniste et volontaire ». Consultante en marketing, Andrea souhaite accompagner « les leaders » désireux d’aller dans le sens « du bonheur de leurs clients et de leurs salariés ». Une démarche qu’elle compte bien mener auprès des entreprises traditionnelles comme de l’économie sociale et solidaire, « où la valeur de leader est moins bien perçue ». Selon Andrea, « le leader est une personne dotée d’une légitimité, technique ou stratégique, capable de transmettre la bonne information, de veiller au maintien de l’objectif et à la bonne marche du projet ». Parmi les secteurs qui intéressent Andrea : l’environnement, la réinsertion ou l’alimentation. Adhérente du Mouves, Andrea est membre de la coopérative d’activités et d’emploi Escale Création. Si Andrea a rejoint Locaux Motiv’, c’est par goût « du partage de valeurs, de connaissances et d’affaires. J’apprécie ce collectif pour son statut et sa façon de travailler ».

Plus d’infos sur agarciaconsulting.com

 

nomade Anne LaureAnne-Laure Letourneux : Exit, sauve qui peut !

Anne-Laure est une jeune femme, qui est animée par une passion : inventer et créer de nouveaux objets, beaux et utiles, à partir de matières usuelles recyclées. Cette valorisation de nos déchets du quotidien s’appelle « l’up’cycling » ou le recyclage par le haut. Désireuse de faire de sa passion son gagne-pain, elle imagine aujourd’hui son activité. Accompagnée en cela par Ronalpia et Locaux Motiv’ dans un partenariat inédit, elle dessine son plan d’actions et bénéficie pour ce faire d’un accès privilégié en tant que nomade à LM. En cette rentrée, elle se lance dans l’animation de plusieurs ateliers, tous publics, à la Maison des Rancy, le lundi soir tous les quinze jours ou à LM les samedis après-midi une fois par mois, notamment. Elle aime l’espace qui lui est offert à LM pour travailler hors de chez elle, rencontrer d’autres personnes et créer des synergies. Elle s’est sentie tout de suite « chez elle », en retrouvant des amis du réseau et est fière de faire partie de cette aventure. Le lieu est pour elle plein de ressources et elle se sent valorisée par tous les retours sur son projet. Son objectif : ouvrir un atelier bricothèque à LM !

Plus d’infos sur facebook.com/exitsauvequipeut

Lire aussi les articles « Exit, sauve qui peut ! » et « Première saison d’ateliers up’cycling » sur le site de Locaux Motiv’

 

nomade MayaMaya Allan, biostaticienne, chargée d’études

Maya se présente comme une épidémiologiste/biostaticienne, ce qui signifie qu’elle travaille sur la gestion de données dans des projets liés à la santé. Elle mène des enquêtes et intervient sur les mécanismes de suivi et d’évaluation des résultats. Depuis un an, elle a opté pour le statut d’auto-entrepreneuse et offre ses prestations de services à des associations. Aujourd’hui, elle a un contrat avec le collectif Les morts de la rue, pour lequel elle assure la gestion de leur enquête nationale. Son expérience professionnelle, elle se l’est forgée à l’étranger, notamment en Afrique, où elle a enchaîné des contrats de consultance pour des ONG spécialisées dans la lutte contre le sida et la tuberculose. C’est par Résonance humanitaire, une association d’anciens humanitaires qui aide ceux qui sont sur le retour à réussir leur reconversion dans la société française, qu’elle à entendu parler de Locaux Motiv’. Ressentant le besoin de sortir de chez elle pour travailler et de se sociabiliser davantage, elle trouve en LM le lieu « juste parfait », un prix attractif, des valeurs, un attachement à des enjeux sociétaux et le potentiel pour construire, comme elle en a l’objectif, un réseau d’associations qui tournent autour de la précarité.

De nouveaux espaces… nomades ! à Locaux Motiv’

Avis à tous ceux qui sont à la recherche d’un endroit où travailler au calme, avec leur ordinateur, Locaux Motiv’ ouvre ses espaces nomades ! Ouverture début avril !

Locaux Motiv’, en plus de proposer des espaces de bureaux attitrés depuis son ouverture, s’ouvre maintenant au coworking nomade. Deux grandes tables, aménagées tout spécialement (par une artisan locale de talent), et avec leurs petits casiers nominatifs (par un artisan suédois bien connu), seront désormais accessibles aux travailleurs indépendants. Situées dans le hall d’accueil et la salle bleue, ces bureaux non attitrés vont permettre à une douzaine de nomades de bénéficier d’un endroit convivial et partagé où travailler.

Avec l’accès aux parties communes (cuisine, reprographie, terrasse, …) et la possibilité de réserver des salles de réunion si besoin, les nomades seront finalement des usagers comme les autres, avec simplement un forfait mensuel de 80 € HT.

Ces espaces seront disponibles aux horaires d’ouverture de Locaux Motiv’, en dehors des temps où le hall est réservé pour divers événements (Apéros-Découverte, Maza’Grand Evénement…).

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page dédiée !