Auto-portrait de Julie Douglas, en service civique à EgaliGone

Je m’appelle Julie Douglas et suis originaire de Dublin en Irlande. J’habite en France depuis quatre ans ; j’y ai fait des études de français et decommerce et ai travaillé une année comme assistante d’anglais à Lille et une année à Nantes en tant que formatrice d’anglais. Je viens de terminer un master en ingénierie de projets en économie sociale et solidaire à Strasbourg, qui nous a amené.e.s à aller à la rencontre de nombreux projets innovants en France et en Europe. En outre, j’apprécie le yoga, la course à pied, danser le rock et lindy hop et chanter.

En 2017, je suis enchantée de rejoindre l’équipe très chaleureuse et travailleuse de l’institut EgaliGone en service civique ! J’ai eu la chance d’intégrer cette mission puisque c’est une thématique qui me paraît primordiale pour tous et toutes dans la pratique pédagogique des enfants et des futur.e.s femmes et hommes. J’estime que le travail sur les mentalités mené par EgaliGone constitue un vrai défi avec la montée actuelle du conservatisme. Avoir de l’empathie envers l’autre, être à l’écoute et avoir de la patience me semblent être essentiels pour favoriser de bonnes conditions de changement.

Pendant ma mission, je contribue au développement et à l’animation d’un réseau d’intervenant.e.s sur la thématique de l’égalité filles-garçons afin de faciliter leur rencontre et l’échange de bonnes pratiques relatives à leur posture professionnelle. De manière plus globale et continue, je repère des pratiques éducatives égalitaires chez nos publics (veille numérique/entretiens), en particulier des modalités d’intervention auprès de la jeunesse (fiches pédagogiques…), afin de les partager sur notre site Internet. Au niveau personnel, je m’efforce de proposer la mise en place d’actions de développement et de communication auprès de nos publics et de nos membres. De plus, je souhaite me former dans la sensibilisation des professionnel.le.s aux études de genre.

Je trouve que le projet de Locaux Motiv’ est très captivant et unique parmi le maillon d’acteurs de l’économie sociale et solidaire en France. La mutualisation des moyens humains, physiques et intellectuels est avant-garde et pertinent. Lors de ma première visite à Locaux Motiv’, j’ai été impressionnée par son aspect aéré et lumineux. C’est effectivement la cerise sur le gâteau que tous et toutes les résident.e.s sont souriant.e.s, positif.ve.s et ouvert.e.s au partage. Après deux mois j’estime que Locaux Motiv’ est un véritable « hub », une sorte de jardin partagé où idées et nouvelles amitiés y sont cultivées, où il y reste toujours un fond de café pour ceux et celles qui sont presque au bout, et là où il y a des oiseaux qui t’accompagnent lorsque on prépare un plat à la cuisine. En résumé, la coopération et la co-construction sont des valeurs fleurissantes dans ce tiers-lieu !

Pour en savoir plus : le site de l’institut EgaliGone

Le rêve Emericain…

Émeric Agboton a 21 ans et vient du Bénin. Après un bac + 2 en commerce international, il choisit de venir en France pour poursuivre des études en informatique, mais il n’est pas retenu dans les formations lyonnaises où il avait postulé. Alors, à son arrivée il y a cinq mois, il s’inscrit à la Mission locale pour construire son projet différemment.
e-agboton2La Mission locale l’intègre dans le programme « nouveau départ », d’une durée de un mois, qui doit ensuite déboucher sur le programme « garantie jeunes ». Mené en partenariat avec Locaux Motiv’ (LM) et les Cités d’or dans le dispositif intitulé Jeun’ESS d’or, le programme « nouveau départ » consiste, pour les jeunes, à suivre des ateliers « avec des professionnels de divers horizons pour découvrir des métiers et apprendre sur soi-même », explique Émeric.
Emeric l’a donc suivi pendant le mois de septembre, participant aux ateliers organisés par Mobiped ou La Bricolerie, notamment. Une première approche de Locaux Motiv’. Puis Locaux Motiv’ lui a proposé de faire un service civique pour LM en étant spécifiquement rattaché aux projets développés par LM, ce qu’il a accepté sans hésiter, même si cela lui fait faire un crochet par rapport à son projet initial.
Au sein du dispositif, Emeric est chargé du suivi du projet en collectant des informations, aussi bien descriptives qu’analytiques. « Je dois donner aussi mon point de vue sur le déroulement des journées », raconte-t-il. « Je suis également un relais pour les jeunes auprès de Jeun’Ess d’or. Je fais aussi l’accueil avec le café. » A la fin, il préparera un bilan pour les financeurs.
Commencé en octobre, son service civique durera jusqu’en août. Jusqu’en décembre, il observera quatre « nouveaux départs », puis, en janvier, il changera de dispositif. Après une formation en informatique – on y revient – il participera aux Coding goûters.
Si Émeric a choisi Lyon parce qu’il a de la famille, il se sent tout de même un peu seul. Il est content qu’une rencontre soit prévue prochainement entre les jeunes en service civique à LM, à l’Afev et à Mozaïc RH.

Arnaud Carpentier, « j’aime les lieux de brassage »

Arnaud Carpentier est content de l’organisation qu’il a réussi à mettre en place, lui permettant d’allier sa vie personnelle, le travail et ses aspirations à s’investir dans l’associatif, car, avoue-t-il à demi-mot, « je suis revenu de l’investissement politique ».

En prenant la location d’un bureau à Locaux Motiv’ en janvier, il quitte deux ans et demi de travail à domicile « où la frontière perso/pro ne se fait pas ».

Arnaud, c’est un homme de réseaux et de contacts. Quand il raconte son parcours professionnel après un DESS[1] en management culturel à Aix-en-Provence, cet originaire de Tain-l’Hermitage retrace un enchaînement de missions « dans des boîtes de potes », dont celle qui l’a amené aux Cahiers du cinéma, où il s’occupe de la publicité. « Je ne suis pas un commercial dans l’âme », revendique-t-il, et les Cahiers lui offrent « un vrai positionnement dans leur défense du cinéma militant et d’auteur ».

Constitué en Sasu, société par actions simplifiée unipersonnelle, dans laquelle il est à la fois gérant et salarié, il travaille à distance en ne se déplaçant à Paris qu’une semaine par mois, occasion qui lui est donnée de garder les liens avec sa vie d’avant. Mais si son chiffre d’affaires progresse depuis qu’il est arrivé à Lyon trois ans plus tôt, il n’atteint pas le plein-temps. Il cherche donc de nouvelles missions « un peu plus dans le culturel ».

A Locaux Motiv’, il commence à prendre ses marques dans les bureaux, mais « j’aimerais maintenant les prendre dans mon investissement ». Il se reconnaît dans les idées sociales et politiques portées par Locaux Motiv’. « Les lieux de brassage », c’est son truc, et agir pour renforcer l’implication de Locaux Motiv » dans le quartier, ça lui irait bien.

[1] Le diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS), diplôme de l’enseignement supérieur de niveau bac+5 a été remplacé par la réforme Licence-Master-Doctorat (2003-2006) et l’harmonisation européenne des grades universitaires par le diplôme de master.

Les beaux jours des coopératives d’habitants

GrandCouleur2Fede2Depuis dix ans, Habicoop, association pour la promotion et l’accompagnement des coopératives d’habitants,  œuvre à travers toute la France, depuis son siège social à Lyon. Le mouvement se développe et les projets se multiplient, notamment grâce à la loi pour l’accès au logement et à un urbanisme rénové dite loi Alur, votée en mars 2014, à laquelle Habicoop a fortement contribué. L’émergence de quantité de nouveaux projets est venue imposer la nécessité de structurer ce mouvement. Habicoop s’est constituée en une Fédération nationale des coopératives d’habitants, destinée à militer pour la reconnaissance de cette voie alternative du logement (la fameuse « troisième voie » entre la propriété privée individuelle et le logement social). Avec des missions bien distinctes, la nouvelle association Habicoop Aura (pour Auvergne-Rhône-Alpes) devient l’un des relais locaux en région de la Fédération nationale.

La Fédération Habicoop : la traduction d’une réussite

Le Village vertical de Villeurbanne, qui, depuis 2013, est la première coopérative française d’habitants, a ouvert la voix, en tant que projet pilote. Il a nourri la loi Alur, qui reprend les statuts et les valeurs des coopératives d’habitants portées par Habicoop et fait la démonstration qu’un essaimage est possible. Malgré les avancées, du chemin reste à faire : l’action de lobbying auprès des pouvoirs publics doit se renforcer et le mouvement doit trouver une ampleur nationale. La Fédération reprend ces deux objectifs à son compte.

VIL VERTIC

Le premier volet, le plus pressant, c’est le suivi de l’écriture des décrets d’application de la loi Alur pour que ses principes deviennent effectifs. L’autre volet revient à faire vivre le développement des relais en région. L’objectif est de permettre la création d’associations régionales, que la Fédération se propose de coordonner, en organisant la professionnalisation des acteurs et la mise en place d’outils d’accompagnement, notamment financiers. La Fédération souhaite se doter prochainement  d’un fonds de mutualisation des coopératives d’habitants pour soutenir les projets locaux.

La légitimation d’un montage spécifique de l’habitat participatif

Les valeurs portées par les coopératives d’habitants définissent un choix bien spécifique de l’habitat participatif  : un projet démocratique et non spéculatif, qui s’oppose à une gestion de copropriété classique aux tantièmes et source d’investissement locatif. La coopérative d’habitants est une propriété collective, qui constitue la résidence principale de tous les coopérateurs, qui ont chacun une voix dans les instances décisionnelles. L’entretien et l’animation des parties collectives sont assumés par les coopérateurs.

nuage habicoop

La création de la Fédération permet ainsi de veiller au respect des valeurs portées par la Charte d’Habicoop. Concernant la non-spéculation, la Fédération va désormais prendre un part sociale dans chaque coopérative et aura sa voix et ainsi un droit de veto pour toute modification statutaire pouvant entraîner une dérive. Les autres valeurs coopératives seront garanties par la révision coopérative, qui est devenue obligatoire par la loi relative à l’économie sociale et solidaire du 31 juillet 2014.

La naissance des relais locaux

La Fédération compte aujourd’hui deux relais locaux : Habicoop Aura en Auvergne-Rhône-Alpes et Atcoop en Aquitaine. La possibilité de monter une association régionale en Languedoc-Roussillon est en cours de finalisation, et une autre en Normandie est actuellement à l’étude.  Chaque relais aura pour mission l’accompagnement des projets et des actions de lobbying menées auprès des partenaires locaux, dont l’approche sera facilitée par cette légitimité et visibilité nationale.

Habicoop Aura, qui garde son siège social au même endroit que la Fédération, à Locaux Motiv’, peut aujourd’hui se concentrer sur les projets en cours, notamment la coopérative Chamarel-les-Barges, dont la construction débutera prochainement à Vaulx-en-Velin.

Le 25 juin, un JeudiWe sur l’égalité hommes-femmes : diagnostiquer pour agir !

egaligone

Au gré des envies des envies et propositions des adhérents de Locaux Motiv’, qu’ils soient usagers, sympathisants ou résidents, les jeudis se tiennent les JeudiWe: moments d’information, de partage, de sensibilisation.

Le 25 juin, Sasha, de l’Institut Egaligone (structure résidente de Locaux Motiv’) a présenté le Guide pour l’égalité hommes-femmes dans les associations

guide pour l"égalité hommes-femmes

Ce guide permet à chaque association d’effectuer un autodiagnostic quant à l’égalité entre hommes et femmes au sein de sa structure. Né à l’initiative de la DDCS du Rhône, il est devenu un outil national.

Deux constats ont mené à sa création :

– les acteurs associatifs ne se posaient pas nécessairement la question de l’égalité hommes-femmes au sein de leur structure, l’existence de ce guide leur permet de se questionner ;

– même pour les acteurs avertis, il n’existait aucun moyen de s’auto diagnostiquer.

A titre d’exemple, l’étude d’Animafac « les femmes et le pouvoir dans les associations étudiantes » nous révèle que y compris dans le monde étudiant, les inégalités persistent, reproduites de manière inconsciente. La présidence des associations étudiées est assurée à 61% par les hommes et la trésorerie est à 55% masculine. Ces chiffres n’ont pratiquement pas évolué depuis les dix dernières années.

L’intérêt du Guide pour l’égalité hommes-femmes dans les associations est de permettre d’avoir (à partir de tableaux analytiques) une vision détaillée de la situation de l’association.

Ces tableaux permettent de détailler le nombre de membres, de bénévoles, la formation qu’ils.elles ont suivi, la composition des instances dirigeantes, le type de contrat pour les employées (CDD, CDI, temps partiel…), etc. Chaque tableau est accompagné d’une partie « Que repérez-vous ?» qui permet de synthétiser les résultats obtenus. Et surtout, il suggère de nombreuses pistes d’action « Comment agir ? » lorsque la mixité n’est pas au rendez-vous, que ce soit par manque de femmes ou d’hommes. Il permet de réfléchir à des moyens à mettre en œuvre, allant de la vérification des visuels (s’adressent-ils autant aux hommes qu’aux femmes ?) jusqu’à la prise en compte des horaires de réunions ou à l’inscription de l’égalité dans les objectifs des projets associatifs.

Après cette première partie d’autodiagnostic, le guide comporte une seconde partie plus informative, qui donne des détails sur le diagnostic égalité dans la société par secteur : culture, médias, éducation, sport…

Enfin, une troisième partie propose un « aide-mémoire » égalité, proposant de mettre en œuvre des actions concrètes, on peut y inscrire ses objectifs avec un échéancier.

Selon Sasha,de l’Institut Egaligone « les inégalités se reproduisent si l’on n’agit pas de manière proactive ; ce guide propose des pistes concrètes pour permettre l’égalité, et pas seulement en termes de mixité. »

Les structures associatives présentes à ce JeudiWe ont largement « accroché » à la présentation de cet outil – et les auto-diagnostics ont commencé.

Rencontre avec Jean-Louis Rioual, nouveau résident à LM depuis début mars

Peux-tu nous présenter ton activité ?

J’ai l’habitude de présenter mon parcours professionnel par couches. Je suis tout d’abord journaliste-rédacteur. J’écris des articles de presse, notamment pour le Forestier privé, la revue du CRPF Rhône-Alpes – le Centre régional de la propriété forestière, qui est un service public.

En fait, j’ai commencé par la radio, c’est un peu le hasard de la vie, il y a vingt ans, en 1998-1999. A Grenoble, essentiellement, en faisant de l’actualité économique, politique et sociale. Au fur à mesure, je me suis spécialisé dans les questions sociétales, la discrimination, les migrations et la politique de la ville. Cela rejoint l’espace public, comment, aujourd’hui, on fait et produit la ville. Je suis donc aussi journaliste-producteur radio. A partir des années 2000, j’ai été producteur radio pour des radios locales, France culture et Arte radio. J’ai travaillé ainsi sur une centaine d’émissions à l’EPRA[1], une agence de presse radiophonique rassemblant à l’époque 170 radios.

Dans ce cadre de la production documentaire, j’ai pu ouvrir d’autres champs d’investigation, comme les périodes de conflits dans le monde, d’un point de vue historique. Pour l’émission la Fabrique de l’histoire, sur France culture, j’ai fait, entre autres, un travail sur les services secrets pendant la guerre d’Algérie ou encore un documentaire sur un combat qui a eu lieu pendant la Première Guerre mondiale qui a décimé un bataillon d’Australiens dans le nord de la France.

Quelle est ta position professionnelle : as-tu le choix dans ce que tu entreprends ?

J’ai toujours adapté les médias en fonction des sujets que j’avais. C’est une question de moyens et de crédibilité. C’est généralement moi qui propose les sujets. C’est une relation de confiance avec les différents employeurs.

Les années 2000, avec le Web, m’ont aussi ouvert de nouvelles perspectives, avec la possibilité de décliner sur la Toile ce que je faisais de manière assez classique (documentaires, magazines). Ce sont les Web-documentaires ou les petites œuvres documentaires (POM), que j’ai faits en tant que réalisateur multimédia. En 2011-2012, j’ai travaillé avec Fabien, de Petit Homme (membre de Locaux Motiv’ depuis un an).

Dans les formes classiques documentaires, la manière de raconter l’histoire est assez encadrée, le Web-docu ou les POM m’ont obligé de revoir la construction de mes créations. L’enjeu, ça a été de redéfinir mon métier à travers cette activité.

Et tu arrives à en vivre ?

J’ai toujours mené ces différentes activités en même temps. L’économie du Web-documentaire est suffisamment instable pour qu’on puisse prétendre vivre de ça exclusivement en tant que producteur. Je travaille avec des producteurs classiques qui souhaitent développer des formes multimédias différentes. Je suis démarché par les producteurs. En parallèle, je porte également des projets. La grosse difficulté, c’est que tout va extrêmement vite : les outils, la maîtrise des outils, le langage. C’est sans cesse en réinvention. Cela demande une vigie, de connaître des geeks…

Voudrais-tu évoquer d’autres engagements ?

En parallèle, je suis membre de la commission des œuvres sonores de la SCAM[2]. Autour de la table, il n’y a que des gens de la radio, qui s’interrogent sur la manière de réinventer le monde de la radio. C’est une instance où on fait une photographie du métier, avec la question des droits d’auteur toujours au centre. La radio, c’est un métier qui s’est fortement précarisé depuis dix ans. On observe les nouveaux outils, l’évolution des cultures, les background/volonté/espoir/modèle de ceux qui entrent dans le métier. Sur quoi reposent leurs rêves.

Je suis également membre du conseil d’administration du Club de la presse de Lyon. C’est une activité militante comme pour la Scam. Je participe à la relance de leur lettre. Le Club aide à la mise en lien des journalistes.

Comment s’inscrit ta présence à Locaux Motiv’ ?

Je connais et je suis Locaux Motiv’ depuis le début, car j’habite le quartier. La notion d’espace de coworking, je l’ai depuis pas mal de temps, par l’Atelier des médias. Le montage audio qui fait du bruit était peu compatible avec un espace partagé. Je repoussais les invitations. Mon activité se réorientant vers d’autres supports, j’ai accepté début mars. Je trouve le projet très intéressant, le dynamisme et la reconnaissance dans le quartier formidables. Pour mes activités au sein de Locaux Motiv’, c’est à voir, car il est trop tôt.

Puisque tu as évoqué l’espace public, je voudrais te demander ce que tu penses de la place Mazagran ?

C’est sûrement lié au beau temps, mais j’observe une appropriation de la place immédiate, qui répond à une demande dans un quartier dense sans espace pour se détendre ou baguenauder. C’est une belle place, presque trop belle. L’inauguration n’a eu lieu qu’il y a quinze jours, il va falloir voir l’évolution au mois d’août, car il y a peu ou pas de zones d’ombre (là où il y a les tables, par exemple). J’aimerais voir comment on été pensé les choses. Les enfants de bas âges ont leur espace dévolu, en revanche pour les ados (9-10 ans) qui ont envie de jouer au ballon, ça n’a pas été pensé (pas de cage). Mais tous les jours ils viennent et mettent leurs sacs pour marquer les buts. Le reste est très très bien pensé. Il y a le Crieur, que je trouve intéressant à écouter. Sous la pluie, les gens paraissaient nombreux à écouter. Il fait presque partie de mon paysage, de fait, je l’ai sous mes fenêtres.

Contact : 06.66.21.56.16

[1] Échanges et productions radiophoniques sont une banque publique de programmes au même titre que l’INA (Institut national de l’audiovisuel).
[2] Société
civile des auteurs multimédias.

Rencontre avec Louis Bourgois, consultant, résident à LM depuis janvier

C’est un entretien de découverte, qui ne part de rien… La première question est donc qui es-tu ?

J’ai une expérience professionnelle surtout à l’international depuis 2004, d’abord dans le domaine de l’éducation et de la protection de l’enfance : avec une petite association en Roumanie auprès d’enfants des rues, puis en Asie avec Solidarité laïque, qui regroupe des mutuelles, des syndicats et des associations d’éducation populaire, comme les Francas ou la Ligue de l’enseignement. L’expérience en Roumanie a été particulièrement fondatrice pour moi et continue de me nourrir sur beaucoup de points.

J’ai ensuite travaillé sept ans pour Handicap International. De 2011 à 2013, j’ai occupé un poste très intéressant de coordinateur technique sur une vingtaine de projets différents, menés dans les 3 pays du Maghreb, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie, aussi bien par des ONG, des associations que des pouvoirs publics. Ça allait du micro-local aux grandes réformes de fond, dans les domaines de l’enfance handicapée, l’insertion professionnelle ou les risques liés aux mines antipersonnel. J’ai aussi été fortement impliqué dans le soutien aux associations militantes de personnes handicapées, nées suite à la révolution tunisienne.

En 2013, retour en France ; je me reconvertis progressivement vers des activités « hexagonales ». Entre autres choses, je fais de la formation en gestion-évaluation de projets, je donne des cours à la fac, je mène des évaluations de projets pour les associations et je suis consultant dans les domaines du handicap et de l’accès aux droits pour les personnes précarisées. Je travaille notamment avec l’association Trajectoires, qui vient en appui des collectivités territoriales sur la question des populations migrantes qui vivent en bidonville en France. On établit des diagnostics sociaux pour éclairer les décideurs sur des pistes de solutions individuelles. Suite à cette expérience, j’envisage de me lancer dans une thèse à Grenoble sur l’accès aux droits des gens vivant en bidonville. Cela revient à étudier comment les acteurs publics et associatifs traitent la réémergence de ces « verrues urbaines », et les stratégies qu’ils mettent en place.

Et tu as quel statut ?

Je suis salarié entrepreneur de la Scop1 Oxalis, depuis début mars. Au-delà de l’appui administratif et financier, la Scop propose également tout un accompagnement lié à la structuration de l’activité. C’est précieux quand on porte son activité tout seul. J’y trouve aussi de la mise en réseau, des formations et des échanges de pratiques. Le modèle de coopérative d’entrepreneurs, 1 homme égale 1 voix, était aussi parlant pour moi.

 Et Locaux Motiv dans tout ça ? Comment es-tu arrivé ici et comment se passe ton intégration ?

C’est Vincent Chevallier (de Recyclivre, NDLR), qui m’avait recruté la première fois à Handicap International, qui m’a fait découvrir la structure. Et puis, j’ai une grande habitude du travail en équipe et besoin d’un environnement motivant. Après l’expatriation, j’avais aussi envie de local, de m’investir dans mon quartier. En termes d’intégration, ça passe notamment par des collaborations formelles et informelles. Avec Tadaa par exemple, nous avons déjà développé une collaboration autour d’un module de formation axé sur les représentations du handicap. Tadaa m’aide à concevoir une représentation graphique du schéma-clé.

Quel est ton investissement à LM ?

J’avoue qu’il n’est pas toujours évident de consacrer le temps qu’il faudrait : je suis investi dans d’autres associations et je suis tenu par le côté imprévisible du métier de consultant, avec des forts pics d’activité. Pas évident non plus de se repérer dans les tâches à faire. En tout cas, j’ai commencé à participer, avec Emmanuelle Jouas (chargée de développement, NDLR) et d’autres, à la réflexion sur le volet stratégique et le développement des finances. Je pense qu’il est important que chacun puisse apporter quelque chose à LM en fonction de ses compétences. Pour moi, c’est plus le versant stratégies/recherche de partenariats que l’animation interne. Depuis les attentats à Charlie Hebdo en janvier, il me semble indispensable de se pencher sur les questions que ça génère en matière de développement des quartiers, de mixité, de citoyenneté active… C’est une réflexion de fond, au sein de ce collectif qui se réclame de l’ESS, qui s’investit dans l’éducation populaire et qui milite localement. Cela peut aussi permettre de rester une association vraiment ouverte sur le quartier et sur ses enjeux.

1 Société coopérative de production.

Voir la fiche résident de Louis Bourgois